C’était la première fois que je sentais que j’avais atteint ma limite en Leadership… J’étais responsable d’une association étudiante. Avec mon équipe, on avait déployé pas mal d’efforts pour communiquer sur l’événement. Nous voulions absolument partager avec d’autres étudiants le rêve qui nous animait. On savait que l’on ne pouvait pas le faire sans leur implication.
Le soir venu, on était heureux de constater que nos efforts avaient payé. On sentait que nos invités étaient stimulés par notre initiative. La salle était électrisée. Arrive le moment où je présente la vision à nos invités. La bonne nouvelle est qu’ils étaient enthousiastes prêts à s’impliquer…
La moins bonne est que je n’avais pas anticipé l’enthousiasme des étudiants pour passer à l’action. Intérieurement, je sentais que ce n’était pas juste une erreur banale. J’avais atteint un palier dans ma capacité à conduire les gens. Je ne voyais pas comment emmener toutes ces personnes plus loin, au delà du chemin déjà parcouru. J’avais besoin de grandir en Self-Leadership…
Si je voulais emmener les autres plus loin, il fallait que je me consacre plus activement à ma croissance en tant que leader.
1- Que faire lorsque vous atteignez le plafond de verre ?
La tentation est de feindre que tout va bien et de continuer à faire ce que l’on sait faire. On se dit qu’il va falloir s’activer deux fois plus et on s’appuie naturellement sur les mêmes stratégies que l’on connait.
Dans mon cas, motiver les gens, les encourager, leur parler de ce que l’on peut faire ensemble. Sauf qu’à un moment ça ne suffit plus. Mon équipe et nos followers commençaient à être frustrés de ne pas savoir comment transformer ce rêve en réalité. Ils avaient besoin de savoir comment le faire concrètement.
Le momentum était passé… Les membres de mon équipe ont ressenti d’une manière ou d’une autre le malaise. Ce qui était vrai pour mon équipe est également vrai pour la vôtre. Les membres de nos équipes sentent quand on est en train de les balader et que, d’une certaine manière, on fait l’autruche pour éviter des les décevoir. MAIS c’est précisément ce que l’on fait quand on n’a pas le courage de reconnaître ce qui ne va pas… on déçoit notre équipe !
Vous passez de l’élan de la vision à la maintenance de l’illusion…
Si vous ne regardez pas vos défaillances en face, cela montre indirectement que vous n’êtes pas en mesure de sécuriser émotionnellement votre équipe. Dites-vous qu’elle sait déjà qu’il y a un truc qui cloche, c’est juste qu’elle ne vous le dit pas. Vous pouvez très bien continuer comme cela pendant un moment. Les mauvais mécanismes ont la vie dure… Il y a tellement de choses à faire, tellement d’urgences à gérer.
La seule chose pour vous sortir de votre roue de hamster, c’est d’avoir le courage d’affronter la vérité en face.
2- Comment sortir du dilemme de l’imposteur et de la façade du super héros ?
On entend régulièrement dans les journaux l’histoire de personnes connues qui ont accompli des choses prodigieuses mais qui n’ont pas su résister à la pression et qui s’effondrent du jour au lendemain.
Parfois, ce sont des mauvaises habitudes dont le people souffrait déjà mais qu’il avait réussi à cacher jusqu’au jour où un faux pas le rend impossible à dissimuler. Cela éclate au grand jour et surprend tout le monde (ex : Dominique Strauss Khan).
Bref, des personnalités qui donnent l’apparence du succès, au sommet de leur vie, mais qui ont gardé dans la partie cachée de leur intimité quelque chose de néfaste. Elles ont laissé cette chose tapie dans l’obscurité croyant que cela allait disparaître comme par magie. En réalité, comme la moisissure qui se développe dans les endroits sombres et humides, ce que vous n’avez pas confronté a, au contraire, gagné du pouvoir sur vous.
A l’image du sinkhole – cet effondrement brutal qui laisse place à un trou profond aux bords nets – ces personnes influentes n’ont pas été préparées à cette pression. Elles ont accordé trop d’importance aux apparences plutôt que de travailler sur leurs vraies problématiques.
Le succès publique est une source de pression énorme qui appuie sur nos fragilités de manière excessive. Plus celles-ci sont importantes, plus le danger d’effondrement est important.
La notion de « victoire privée« , inventée par Stephen Covey, est clé lorsque l’on parle de Leadership. Cette notion met l’accent sur le travail intérieur, c’est-à-dire sur toutes les fois où l’on a choisit de prendre du temps pour soi afin de se remettre en question et d’entrer en processus de guérison de ses blessures émotionnelles.
3- Quels sont les trois premiers obstacles à surmonter pour atteindre la victoire privée ?
La victoire privée concerne le travail incontournable sur soi trop souvent négligé. Il consiste à se doter d’un arsenal intérieur émotionnel et spirituel qui permet de traverser sa souffrance, résister à ses tentations et avancer avec résilience dans ses épreuves. C’est la victoire privée sans laquelle une victoire publique ne peut pas durer.
Sur la carte du Wonder Leader, la zone « Grandir en Self-Leadership » débute avec la « Victoire privée« . J’ai pu identifier, au travers de mes conversations avec des jeunes leaders, trois défis récurrents qui sont en lien avec ce que j’appelle le self-leadership. Avant de chercher à diriger convenablement les autres, il faut savoir se diriger soi-même. Donc cela implique de :
- Se connaître : Ignorer cet aspect se répercute dans les moments de crises et de tension. Tellement de choses à faire et de pression à gérer. Savoir qui l’on est, comprendre son fonctionnement et ses besoins sont essentiels.
On lance son projet en faisant l’économie de comprendre que nous sommes le projet.
- Savoir où l’on veut aller : Avant de savoir conduire son équipe, savoir donner de la direction à sa propre vie est en soi un challenge. Avoir en main les outils pour construire son projet de vie, pouvoir définir ses objectifs sur 3 à 5 ans, puis les décliner à l’année sont des éléments qui donnent une direction à sa vie quotidienne.
- Discerner les priorités : Répondre à toutes les sollicitations extérieures et aux imprévus peut prendre le pas sur nos aspirations, nos objectifs, notre qualité de vie. Notre efficacité et l’attention que l’on doit accorder à nos proches et notre équipe s’en trouvent dramatiquement réduites. Tellement de choses peuvent nous paraître importantes mais toutes ne nous conduisent pas au résultat recherché.
Si voulez en savoir un peu plus sur le coaching, c’est par ici.